« Vendredi 12 octobre de l’an 1492 deux heures après minuit. A cette heure, j’entreprends de continuer la relation de ce voyage que nul n’a jamais osé accomplir avant nous. Nous eûmes grosse mer toute la journée d’hier. Un marin a récupéré un rameau d’épine chargé de ses fruits et il me semble avoir aperçu une lueur, à dix heures de la nuit, depuis le château de poupe. La terre est proche, tous ici le sentent. Il est grand temps, car les hommes n’en peuvent plus et certains même murmurent, se lamentent et complotent. J’ai pu calmer leurs terreurs par des promesses mais chaque heure leur devient une année. Nos boussoles ne connaissent plus le nord et l’étoile polaire semble se mouvoir mais non pas les aiguilles. J’ai le sentiment qu’une force maligne nous fait dériver trop au sud-ouest, mais si c’est le diable, je ne peux m’en remettre qu’à Dieu. Néanmoins, il est vain de se plaindre : je suis venu pour atteindre les Indes et j’entends poursuivre jusqu’à trouver… »
DÉCOUVERTE DE L’AMERIQUE,
PAR CHRISTOPHE COLOMB
« La terre qu’à Dieu grâces soient rendues ! Amis ! Nous avons vaincu la mer océane et trouvé la route des Indes par l’Ouest ! Nos noms resteront à jamais dans l’Histoire ! Gloire à nous tous !! »
« A Ferdinand et Isabelle, très hauts et très puissants rois chrétiens d’Aragon et de Castille. J’ai atteint les Indes avec la flotte que vos Altesses m’ont donnée trente-trois jours après avoir quitté vos royaumes. J’en prends possession en votre nom en le proclamant et en déployant la bannière royale. Ce monde semble si beau que même si je ne le savais décrire, il ne serait pas étonnant que l’on doute de sa réalité. »
