Le périple d'Ibn-Battûta
Savant et voyageur sans équivalent

IBN BATTÛTA,
LE PREMIER VOYAGEUR AMATEUR

Quoique sans but précis si ce n’est celui de voyager, Ibn Battûta est considéré comme le plus grand voyageur que l’histoire ait connu avant le XIXe siècle. On le compare également parfois à Marco Polo, parce qu’il se rendit jusqu’à Quanzhou (Chine) ; mais il parcourut bien plus de pays que lui visitant l’Arabie, l’Afrique transsaharienne (jusqu’à Tombouctou), l’Inde, l’Asie centrale et la Chine.

Les mémoires d'Ibn Battûta sont compilés par le poète Ibn Juzayy al-Kalbi en un livre intitulé Un cadeau pour ceux qui contemplent les splendeurs des villes et les merveilles des voyages qu’on l’on abrège en Voyages. Certains récits font cependant l’objet de réserves de la part des chercheurs qui doutent de la véracité de certains d’entre eux..

C’est une de mes habitudes en voyage, d’éviter, autant que possible de reprendre une route déjà prise.

A la découverte du monde arabo-musulman

Battûta est né à Tanger au Maroc dans une famille berbère de savants religieux. Très tôt, il éprouva le besoin de faire le hajj, le pèlerinage à La Mecque se décrivant comme « envahi d’un irrésistible besoin de visiter ces lieux saints et illustres. » En 1325, un an après Marco Polo, il prenait la route.

Sur le chemin, il s’arrêta en Eygpte et visita le Caire, une cité « sans égal en beautés et splendeurs, véritable lieu de rencontre de tous ceux qui vont et viennent. ». Après le pèlerinage à La Mecque qui le fit passer par Damas, il se rend en Iran (Ispahan, Shiraz) puis arriva Irak en 1327, dans une Baghdad dévastée par l’armée mongole.

De retour à La Mecque en 1328, il passe par Aden puis la Corne de l’Afrique jusqu’à Mombassa. Vers 1330, on le retrouve en Anatolie où il passe par Constantinople et le territoire des Turcs Seljoukides. Il se rend ensuite en Inde en passant par Samarkand.

Le périple d'Ibn-Battûta

Ambassades en Extrême-Orient

A Delhi qu’il décrit comme « une ville grande et slendide… entourée d’un mur qui n’a son pareil dans aucun autre pays du monde », il est fait « juge de la loi islamique » par le Sultan de Delhi (et exercera sa tâche de manière strict ; ce qui lui fut reproché).

En 1342, il se rend en ambassade en Chine. Le voyage fut éprouvant : il fut dépouillé par des bandits et n’osa pas rentrer en Inde après son voyage jusqu’à Hangzhou qu’il décrivit comme « la plus grande ville jamais vue sur terre.»

Retour au Maroc

Fatigué, il revient au Maroc après un périple de 24 ans dans la peau d’un voyageur riche et célèbre. Ses derniers voyages, il les fera dans l’Espagne mauresque et le Sahara jusqu’à Tombouctou.

Revenu définitivement au Maroc en 1354, il écrit ses mémoires à la demande du Sultan du Maroc. De ce récit, on retrouve le goût forcené du voyage d’Ibn Battûta qui profitait de la moindre occasion pour partir vivre de nouvelles aventures pour le seul plaisir de découvrir.